Isabelle Aubret
Текст песни Les Vieux

Les vieux ne parlent plus ou alors, seulement parfois du bout des yeux.
Mкme riches, ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions
Et n'ont qu'un coeur pour deux.
Chez eux зa sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive а Paris, on vit tous en province
Quand on vit trop longtemps.
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lйzarde quand ils parlent d'hier?
Et d'avoir trop pleurй que des larmes encore leur perlent les paupiиres?
Et s'ils tremblent un peu, est-ce de voir vieillir lla pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non
Qui dit "Je vous attends"?

Les vieux ne rкvent plus, leurs livres s'ensommeillent
Leurs pianos sont fermйs,
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter.
Les vieux ne bougent plus, leurs gestes ont trop de rides
Leur monde est trop petit.
Du lit а la fenкtre puis du lit au fauteuil, et puis du lit au lit.
Et s'ils sortent encore bras dessus, bras dessous, tout habillйs de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux
L'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non et puis qui les attend.

Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour
Et dorment trop longtemps.
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre eet se perdent pourtant
Et l'autre reste lа, le meilleur ou le pire, le doux ou le sйvиre.
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer.
Vous le verrez peut-кtre, vous le verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le prйsent, en s'excusant dйjа de n'кtre pas plus loin.
Et fuir devant vous, une derniиre fois, la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non
Qui leur dit "Je t'attends"
Qui ronronne au salon, qui dit oui, qui dit non, et puis qui nous attend.